La synchronisation dans le réseau de conduite
Du fait de l’augmentation du nombre de capteurs répartis et de leur interconnexion, la disponibilité d’une base de temps fiable et précise gagne en importance. Mais que veut dire « précis » dans ce contexte ? Alors que, dans la vie de tous les jours, un petit écart de temps peut passer inaperçu, il peut représenter une éternité dans les systèmes de capteurs complexes. Pour que la synchronisation se fasse le plus précisément possible, armasuisse Science et technologie S+T a testé une solution : elle s’appelle White Rabbit.

Elle doit permettre une synchronisation indépendante plus précise et plus robuste que celle assurée par d’autres méthodes. Aujourd’hui, on se base dans bien des cas sur les signaux horaires émis par des systèmes de navigation par satellites tels que le Global Positioning System GPS. Ces systèmes déterminent l’heure en même temps que le lieu. De ce fait, un récepteur GPS indique toujours à quelques milliardièmes de seconde près une heure précise qu’il peut mettre à disposition d'autres systèmes. Mais nul n’ignore que ces systèmes sont très sensibles aux perturbations radioélectriques et qu’ils dépendent fortement des exploitants de ces systèmes de navigation par satellites.
armasuisse S+T a réalisé les premiers tests avec la Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg. Dans un montage en laboratoire, une topologie de réseau telle qu’on en trouve typiquement en Suisse, avec plusieurs nœuds, a été élaborée. Il a ainsi été possible de remplacer les composants un à un et de tester leur impact sur la précision. Après cette étude, une coopération a été développée avec des chercheuses et chercheurs de l’Institut fédéral de métrologie METAS et avec Switch, l’exploitant du réseau des hautes écoles. Ils ont travaillé ensemble sur une structure expérimentale au sein du réseau Switch. Les connaissances ainsi acquises doivent maintenant être exploitées pour l’implémentation de White Rabbit dans le réseau de conduite Suisse, pour que les systèmes de capteurs de l’armée puissent faire appel à une base de temps fiable et indépendante. Comme il a en l’occurrence été possible de se baser sur une solution existante et qu’il s’agissait de vérifier l’aptitude, il était question dans ce cas de l’espace d’innovation « Test run ».